jeudi 2 octobre 2008

Premier article : si vous ne recevez pas la NR



Ozon : entre les murs, le vide...

« La Plaine d'Ozon, c'est un simple quartier pour certains, mais, pour moi, c'est plus que cela : c'est un quartier avec une histoire. C'est là que j'ai grandi, que je jouais, petite. Le 21 juin 2005, j'ai dû déménager car mon bâtiment allait être détruit ! Je vis maintenant à la Forêt, quartier que je n'aurais jamais pensé habiter... Maintenant, je suis loin de ma famille, de mes amis, de mon collège. En trois ans et demi, je ne me suis toujours pas habituée, j'ai grandi à la Plaine, et veux retourner y habiter dès que possible. » Fatima.


« Maintenant, ils effacent notre passé »


Les deux bâtiments écroulés depuis le début des travaux de restructuration de la Plaine d'Ozon, l'an dernier, formaient un U. Entre ces murs, une esplanade sur laquelle on jouait, on se rassemblait, on se rencontrait : la vie du quartier, pour certains de nous, se concentrait là.
« Quand nous étions petites, nos mères nous surveillaient par la fenêtre, on jouait sur l'esplanade, on n'avait pas le droit de traverser la Grande Route -l'avenue Pierre Abelin- on avait l'impression que, de l'autre côté, c'était un autre monde, dangereux, et que, si on traversait, on mourrait... Sur l'esplanade, on jouait à la tournante : c'est un jeu d'équipe dans lequel on mesure notre force, le vainqueur gagne une réputation de fort. On jouait au ping-pong, il y avait aussi une gigantesque table d'échecs. On jouait à la bouteille, aux sept bouchons... au basket. Maintenant, ils effacent notre passé : on ne pourra pas montrer à nos enfants où on a grandi.» Astan et Fanta.


Un vide à la place de la vie : les gens ont perdu leurs repères


« Moi, je vais devoir déménager car mon bâtiment sera bientôt détruit, le rez-de-chaussée est déjà muré. Mais ma famille aime la vie dans ce quartier, on voudrait ne pas partir. » Fanta.
« J'ai déménagé dans une maison, non loin de mon ancien bâtiment : mais nous ne nous retrouvons plus comme avant, pas plus que ceux qui ont été relogés dans le bâtiment « brûlé » ! On est tous éloignés. Même la fête du quartier, l'an dernier, a rassemblé moins de monde, il y avait moins d'ambiance. Avant, on fermait la route et on la faisait sur l'esplanade. Maintenant, c'est vide : je ne retrouve mes amies qu'au collège. Même le centre de loisirs ne rassemble plus autant. » Nawal.
« Je me souviens que, quand on était petites, on aidait une famille à charger sa voiture avant le départ en vacances pour le Maroc... La vie de quartier, c'était aussi cela. Cette famille a déménagé. » Astan.
« J'aime cette vie de quartier, il s'y passe toujours quelque chose. » Raby.
« Aujourd'hui, ça fait vide ! Les gens qui habitaient dans les bâtiments écroulés ont perdu leurs repères. » Charlotte.

Un quartier, des préjugés


« Maintenant, quand on arrive dans la Plaine par le pont Liautey, c'est tout de même plus accueillant : il y a moins de murs. Il y a beaucoup de préjugés sur la Plaine d'Ozon, sur l'ambiance, les gens qui y vivent. Je pense que, pour y être bien, il faut être connu, intégré. » Audrey.
« Pour y être accepté, il suffit de rester simple, ne pas chiquer : on est tous acceptés, il n'y a pas de racisme. » Kholoud.
«La Plaine d'Ozon est décrite comme un quartier très dangereux, il ne l'est pas du tout ! Les gens qui y vivent sont des personnes très chaleureuses. Depuis mon enfance, j'ai vu beaucoup de gens arriver dans le quartier : aucun d'eux n'en a été rejeté ! Aujourd'hui, les religions, les origines, les couleurs de peau ne sont que des détails ; tous sont les bienvenus. Le danger ? Il est là uniquement si vous le provoquez. » Myriam.

Détruire pour reconstruire


La restructuration n'est pas complètement négative car les bâtiments étaient très vétustes. Cette reconstruction est utile pour que les habitations soient plus neuves, moins hautes, plus salubres.


Article rédigé par la classe journal du collège George Sand de Châtellerault : Astan, Fanta, Julie, Audrey, Nawal, Léa, Raby, Kholoud, Myriam.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Premier article parut dans la NR aujourd'hui (9/10). On est contents du résultat =D

J'avoue, votre papier était émouvant aussi.